Éditeur : Ceci est un « livre à thèse », une thèse forte et iconoclaste, qui déplace radicalement notre vision de l’histoire du XXe siècle : les contours et les transformations des régimes politiques dits « démocratiques » ont été largement déterminés par les propriétés géophysiques des principales énergies carbonées, le charbon d’abord, puis le pétrole. Ainsi, la pesanteur du charbon, la nécessité de l’extraire des mines puis de le charger dans des convois, etc., ont donné à ses producteurs un pouvoir considérable sur les flux d’énergie alimentant l’économie ; en utilisant la menace de les interrompre, ils créèrent syndicats et partis de masse, à l’origine des premières démocraties de l’ère moderne.
Face à ces forces concurrentes, les classes dominantes occidentales ont cherché à organiser la transition énergétique à l’échelle mondiale. En effet, grâce à sa fluidité, sa légèreté et son exceptionnelle concentration en énergie, le pétrole permettait de contourner les réseaux et pouvoirs anciens. Ainsi fut créé un système d’acheminement beaucoup moins intensif en travail, plus flexible, résolument international… et beaucoup plus facilement contrôlable par les États et les multinationales. Un autre régime s’est progressivement mis en place, dans lequel la vie politique s’est retrouvée anémiée, la paix sociale et la prospérité des « démocraties » occidentales ont reposé sur l’autoritarisme moyen-oriental, et où la croissance illimitée s’est transformée en religion. Aujourd’hui, ce système est au bord de l’effondrement et nous pose une question cruciale : comment les énergies postpétrole pourront-elles donner naissance à des régimes réellement démocratiques ?
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Remerciements Introduction 1. Les machines de la démocratie Soleil enfoui Démocratie et colonie Contrôler le mouvement du charbon Sabotage La bataille pour le charbon Le pétrole à l'ère du charbon Le pétrole est liquide Produire la rareté 2. Un trésor au pays des merveilles Un véritable lac de pétrole La protection des investissements indiens Un projet destiné à tenir le produit à l'écart du marché Le pays des merveilles La structure 3. Le consentement des gouvernés Traduire la démocratie Les mines du Maroc et les chemins de fer de Mésopotamie Une machine destinée à contrôler la politique étrangère Malheureusement, ce sont les travailleurs 4. Les mécanismes de la bonne volonté Les révolutions de l'après-guerre L'attitude wilsonienne La politique à l'épreuve de l'économie Contrôler la zone pétrolière Les porte-parole naturels du plus grand nombre Les obligations matérielles La concentration des forces Les fauteurs de troubles 5. L'économie du carburant Le pétrole : un moyen de chasser les prêteurs du temple La curatelle des grandes puissances L'échec des plans à long terme L'économie du carbone La civilisation, c'est l'économie de l'énergie Le calcul à l'âge du charbon Ressources naturelles et vigueur de la "race" L'économie de la monnaie L'économie nationale La monnaie carburant 6. Sabotage La révolution en Irak Renonciation Une préférence pour la crise Dans la boîte L'institutionnalisation de l'inutilité La doctrine Nixon Réorganiser le sabotage Affichages La fin de l'or 7. La crise qui n'a jamais eu lieu Une simple question d'offre et de demande Comment l'énergie est devenue un système L'équation palestinienne Un essai fortuit sur le terrain Les limites de la croissance Les compagnies pétrolières construisent l'environnement Les ressources de la science économique 8. MacDjihad Du côté des plus Les mouwahhidin et le marché Une alliance morale Un travail d'entretien Exportations Retour en Irak Place de la Libération Conclusion. Ne plus compter sur le pétrole Notes.
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Article dans /// Uber Eats Comment le capitalisme dévore l’avenir Timothy Mitchell, Traduit de l’anglais par Christophe Jaquet Dans Revue du Crieur 2020/1 (N° 15), pages 76 à 87 (pdf en PJ) https://www-cairn-info.accesdistant.bu.univ-paris8.fr/revue-du-crieur-2020-1-page-76.htm
Éditeur :
Ceci est un « livre à thèse », une thèse forte et iconoclaste, qui déplace radicalement notre vision de l’histoire du XXe siècle : les contours et les transformations des régimes politiques dits « démocratiques » ont été largement déterminés par les propriétés géophysiques des principales énergies carbonées, le charbon d’abord, puis le pétrole. Ainsi, la pesanteur du charbon, la nécessité de l’extraire des mines puis de le charger dans des convois, etc., ont donné à ses producteurs un pouvoir considérable sur les flux d’énergie alimentant l’économie ; en utilisant la menace de les interrompre, ils créèrent syndicats et partis de masse, à l’origine des premières démocraties de l’ère moderne.
Face à ces forces concurrentes, les classes dominantes occidentales ont cherché à organiser la transition énergétique à l’échelle mondiale. En effet, grâce à sa fluidité, sa légèreté et son exceptionnelle concentration en énergie, le pétrole permettait de contourner les réseaux et pouvoirs anciens. Ainsi fut créé un système d’acheminement beaucoup moins intensif en travail, plus flexible, résolument international… et beaucoup plus facilement contrôlable par les États et les multinationales. Un autre régime s’est progressivement mis en place, dans lequel la vie politique s’est retrouvée anémiée, la paix sociale et la prospérité des « démocraties » occidentales ont reposé sur l’autoritarisme moyen-oriental, et où la croissance illimitée s’est transformée en religion. Aujourd’hui, ce système est au bord de l’effondrement et nous pose une question cruciale : comment les énergies postpétrole pourront-elles donner naissance à des régimes réellement démocratiques ?
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Remerciements
Introduction
1. Les machines de la démocratie
Soleil enfouiDémocratie et colonieContrôler le mouvement du charbonSabotageLa bataille pour le charbonLe pétrole à l'ère du charbonLe pétrole est liquideProduire la rareté2. Un trésor au pays des merveillesUn véritable lac de pétroleLa protection des investissements indiensUn projet destiné à tenir le produit à l'écart du marchéLe pays des merveillesLa structure3. Le consentement des gouvernésTraduire la démocratieLes mines du Maroc et les chemins de fer de MésopotamieUne machine destinée à contrôler la politique étrangèreMalheureusement, ce sont les travailleurs4. Les mécanismes de la bonne volontéLes révolutions de l'après-guerreL'attitude wilsonienneLa politique à l'épreuve de l'économieContrôler la zone pétrolièreLes porte-parole naturels du plus grand nombreLes obligations matériellesLa concentration des forcesLes fauteurs de troubles5. L'économie du carburantLe pétrole : un moyen de chasser les prêteurs du templeLa curatelle des grandes puissancesL'échec des plans à long termeL'économie du carboneLa civilisation, c'est l'économie de l'énergieLe calcul à l'âge du charbonRessources naturelles et vigueur de la "race"L'économie de la monnaieL'économie nationaleLa monnaie carburant6. SabotageLa révolution en IrakRenonciationUne préférence pour la criseDans la boîteL'institutionnalisation de l'inutilitéLa doctrine NixonRéorganiser le sabotageAffichagesLa fin de l'or7. La crise qui n'a jamais eu lieuUne simple question d'offre et de demandeComment l'énergie est devenue un systèmeL'équation palestinienneUn essai fortuit sur le terrainLes limites de la croissanceLes compagnies pétrolières construisent l'environnementLes ressources de la science économique8. MacDjihadDu côté des plusLes mouwahhidin et le marchéUne alliance moraleUn travail d'entretienExportationsRetour en IrakPlace de la LibérationConclusion. Ne plus compter sur le pétroleNotes.
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Article dans ///
Uber Eats
Comment le capitalisme dévore l’avenir
Timothy Mitchell, Traduit de l’anglais par Christophe Jaquet
Dans Revue du Crieur 2020/1 (N° 15), pages 76 à 87 (pdf en PJ)
https://www-cairn-info.accesdistant.bu.univ-paris8.fr/revue-du-crieur-2020-1-page-76.htm